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Si le cheval est domestiqué par l’homme depuis près de 4500 ans, l’organisation de son élevage est beaucoup plus récente, avec l’apparition des premiers registres de races, ou stud-book, à la fin du XIXe siècle. L’élevage répond aujourd’hui à une demande diversifiée, allant d’une utilisation pour le sport et la course à l’élevage pour le spectacle et les loisirs.

Vers une nouvelle manière de penser l’élevage

L’élevage de chevaux correspond à la maitrise de la reproduction sélective en vue de produire des individus dotés de caractéristiques physiques et psychiques répondant à des besoins spécifiques. À l’origine basée sur la robustesse et l’endurance, la sélection des chevaux est aujourd’hui beaucoup plus riche et complexe selon l’orientation souhaitée pour l’équidé à naitre.

Par exemple, un élevage dans le domaine du saut d’obstacle vise à produire des chevaux ayant des aptitudes sur la vitesse, la souplesse, l’agilité, la force, la détermination et la fiabilité adaptés à cette discipline. En revanche, un élevage orienté vers l’équitation de loisir va plus sélectionner des chevaux polyvalents, dociles et adaptables à une variété d’activités. Pour les chevaux destinés à la course, à l’endurance ou au spectacle, les caractéristiques recherchées seront encore différentes.

Les avancées en médecine vétérinaire, telles que les inséminations ou encore les fécondations in vitro, ont profondément transformé la manière de penser et de pratiquer la reproduction équine, permettant une sélection génétique beaucoup plus poussée. Mais les évolutions technologiques ont aussi modifié la programmation et le suivi des gestations, les rendant beaucoup plus performants et augmentant ainsi le taux de réussite des inséminations.

Les différents impacts de l’élevage de chevaux

L’élevage de chevaux a un impact économique significatif sur les communautés locales, en générant des emplois en zones rurales et périurbaines, mais également des flux financiers significatifs lors de la pratique des activités et des transactions.

L’élevage de chevaux joue également un rôle central dans la préservation des espèces équines, principalement pour celles dont le nombre est insuffisant, en assurant leur maintien. Les espèces historiquement présentes sur un territoire font partie du patrimoine local et sont généralement sauvegardées et promues par les élevages, présents depuis plusieurs générations.

Les chevaux sont aussi au cœur de nombreuses traditions culturelles : les festivals, les événements équestres et les disciplines pratiquées localement sont des exemples de l’importance des chevaux dans la préservation de ces traditions. Ils sont les témoins des pratiques anciennes et les garants des savoir-faire ancestraux.

Enfin, l’élevage de chevaux a un impact écologique positif avec le maintien des prairies permanentes et des haies naturelles, favorables à la préservation de la biodiversité. Le cheval est donc un véritable acteur du développement rural.

Défis et perspectives de l’élevage de chevaux

L’élevage de chevaux n’est pas exempt de controverses et de débats, notamment sur des questions éthiques et les réglementations. L’élevage évolue constamment et les pratiques reproductives sont aujourd’hui bousculées par l’avancée de la science, notamment avec le clonage, qui a vu ses débuts dans la filière équestre il y a 20 ans. Cette technique de reproduction est utilisée très ponctuellement pour préserver le patrimoine génétique d’un sujet exceptionnel ne pouvant pas (ou pas suffisamment) reproduire, tel un hongre, un étalon âgé ou une jument. Le flou s’installe alors dans la question des inscriptions aux divers stud-books et pour la pratique en compétition. La place et les limites de la manipulation génétique pour l’amélioration des races soulèvent également des questions éthiques.

Aujourd’hui, les éleveurs, les législateurs et les défenseurs des droits des animaux travaillent ensemble pour garantir que l’élevage équin évolue de manière éthique, durable, transparente et respectueuse, tout en préservant un objectif de croissance et d’amélioration. Dans ces bonnes conditions, les perspectives de maintien du patrimoine local et de sélection des performances des équidés permettront de perpétuer les lignées de chevaux à l’origine des spécificités de chaque race.