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Le headshaking, que l’on peut traduire par « secouement de la tête », est également connu sous le nom d’encensement. Ce syndrome se distingue par des mouvements répétitifs et incontrôlés de la tête, rendant le cheval difficile, voire dangereux, à la monte. Si les causes restent encore floues et multiples, plusieurs hypothèses existent et des traitements sont proposés pour soulager les symptômes.

Les causes et symptômes du headshaking chez le cheval

Les symptômes du headshaking peuvent varier d’un cheval à l’autre, mais ils incluent généralement :

  • Des mouvements répétitifs de la tête, le plus souvent horizontaux, mais pouvant être verticaux ou circulaires, souvent plus fréquents en présence de certaines stimulations environnementales
  • Des éternuements fréquents
  • Des frottements du nez ou du chanfrein sur des surfaces dures pour soulager l’inconfort
  • Une sensibilité à la lumière
  • Des comportements d’évitement ou de réticence à l’égard du travail

Plusieurs hypothèses sont émises quant à ses origines : une origine comportementale (stéréotypie liée à un mal-être, comme le tic de l’ours ou le tic à l’appui), un inconfort lié au matériel, une rhinite allergique, une pathologie oculaire, dentaire ou auriculaire, une asphyxie partielle durant l’effort, ou encore une atteinte respiratoire sont évoqués. Mais l’hypothèse la plus probable paraît être neurologique, avec une atteinte du nerf trijumeau. Le nerf trijumeau est divisé en trois branches situées dans les zones ophtalmiques, mandibulaires et maxillaires et assure la sensibilité de la tête. Les stimuli ressentis sur les zones concernées par ce nerf seraient alors perçus comme des douleurs.

Plusieurs facteurs semblent favoriser le headshaking. Tout d’abord, en lien avec l’individu lui-même, puisque près de 85 % des chevaux atteints sont des hongres et que les pur-sang semblent plus fréquemment atteints. L’environnement entre aussi en jeu, les milieux très végétalisés, la présence de nombreuses mouches ou moucherons, ou un fort ensoleillement pouvant exacerber ces comportements. Le headshaking est saisonnier dans 65 % des cas, avec des symptômes présents au printemps et à l’automne uniquement. On notera enfin que la moitié des chevaux atteints ne présentent des symptômes qu’à l’effort, le plus souvent après 5 à 10 minutes d’exercice.

Traitements et actions à mettre en place contre le headshaking

Il convient dans un premier temps de soulager le cheval souffrant en minimisant les stimuli extérieurs identifiés comme déclenchants les crises. Par exemple, une adaptation de l’environnement de travail est à prévoir, avec des séances le soir ou en intérieur pour un cheval présentant une sensibilité aux fortes luminosités.

Les effets sont variables d’un cheval à l’autre, mais des améliorations ont été constatées avec le port d’un masque facial ou de filets de nez, en permettant de protéger le cheval de la présence des insectes. En cas d’inconfort lié au matériel, le harnachement peut être changé et le mors supprimé.

Plusieurs traitements médicamenteux prescrits par un vétérinaire après examen du cheval peuvent également apporter une amélioration. La carbamazépine apporte des résultats lorsque le nerf trijumeau est touché, les antihistaminiques peuvent soulager l’hypersensibilité ou encore les corticoïdes peuvent se révéler efficaces. Ils convient de noter que ces traitements sont interdits en compétition.

Les traitements alternatifs, tels que les compléments alimentaires, les produits naturels visant à réduire le stress, les thérapies magnétiques ou les séances d’acupuncture favorisent chez certains sujets une diminution des symptômes et ne présentent pas d’effets indésirables.

Dans les cas extrêmes, des interventions chirurgicales peuvent être envisagées, comme la sclérose bilatérale du nerf nasal caudal ou la compression caudale du nerf infraorbitaire, mais peu de données sont disponibles sur l’efficacité de ces opérations et, en cas de disparition des symptômes, les récidives ne sont pas exclues.

Une approche globale en collaboration avec le vétérinaire, le maréchal-ferrant, le dentiste et le propriétaire est essentielle pour gérer efficacement le syndrome du headshaking. Une combinaison de traitements médicamenteux prescrits par un vétérinaire, d’ajustements environnementaux et de thérapies complémentaires permet une prise en charge adaptée à chaque cheval affecté.

Le headshaking chez le cheval est un problème qui nécessite une approche individualisée. En partenariat avec un vétérinaire et en adoptant des mesures de prévention, il est possible dans certains cas de soulager les symptômes et d’améliorer la qualité de vie des chevaux touchés par ce syndrome. Son diagnostic complexe entraine souvent des litiges lors de la vente de chevaux atteints, les symptômes, variables en fonction de nombreux éléments, pouvant être minimes au moment de la cession et se révéler très importants dans un contexte différent.