La morphologie brachycéphale de certains chiens, dits aussi à « tête courte », n’est pas anodine. La déformation pathologique du crâne, liée à la sélection de la race dont il est issu, a son lot de conséquences. Les sujets sont en effet moins tolérants à la chaleur (au-delà de 20 degrés), peu résistants à l’effort physique, ont un temps de récupération long et présentent le plus souvent des troubles du sommeil.
Les causes des problèmes respiratoires chez les chiens brachycéphales
La sélection génétique visant à accentuer les caractéristiques anatomiques de « face aplatie » a engendré de nombreux sujets présentant des troubles respiratoires. En cause, plusieurs éléments : la sténose des narines, l’élongation du palais et le collapsus laryngé. Parmi les symptômes les plus fréquents chez les chiens brachycéphales présentant une gêne respiratoire, on retrouve : l’essoufflement, les ronflements, les vomissements, les troubles du sommeil, les syncopes.
La sténose des narines est une malformation congénitale courante, donnant l’impression que les narines sont collées entre elles. Les narines sont de petite taille, ce qui engendre des difficultés de respiration, nécessitant parfois une opération chirurgicale pour permettre d’augmenter le passage de flux d’air. Pour compenser ces difficultés, la respiration par la bouche prend le relais.
L’élongation du voile du palais, soit par excès de volume, soit par excès de longueur, peut engendrer une obstruction de l’entrée du larynx, entraînant des ronflements, voire des syncopes. Il arrive de voir certains chiens dormir uniquement sur le dos, cette position permettant de dégager l’entrée du larynx. Une intervention chirurgicale peut être envisagée pour améliorer la qualité de vie du chien.
Le collapsus laryngé est un affaissement du larynx sur lui-même, qui peut obstruer partiellement la trachée, entrainant une toux sèche lorsque l’animal est excité. Cette malformation se traite une fois encore de manière chirurgicale.
Le reverse sneezing ou « éternuement à l’envers » ou encore « internuement » est une gêne respiratoire due à une irritation du nez ou du larynx, le plus souvent bénigne chez le chien. Il inhale plusieurs fois, émettant un bruit similaire à un grognement de cochon pour évacuer l’irritation. Dans certains cas, ces crises de reverse sneezing sont fréquentes et peuvent être signe d’un problème sous-jacent, il est donc important de ne pas négliger ce symptôme.
Prévention et gestion des problèmes respiratoires
Des mesures préventives doivent être instaurées pour préserver la santé des chiens brachycéphales. La première responsabilité incombe aux éleveurs, qui doivent éviter la sélection abusive des traits anatomiques caractéristiques, ce qui tend à aggraver les problèmes respiratoires. Une sélection plus équilibrée, plus raisonnée, permet de faire naitre des sujets présentant moins de risques de troubles respiratoires. Tout chien diagnostiqué brachycéphale ou opéré pour des troubles respiratoires devrait être écarté de la reproduction. Lors du choix d’un chiot dans un élevage, en cas de doute, vous pouvez demander à voir les parents afin de vous assurer de leur morphologie.
Pour le confort de ces chiens, leurs conditions de vie doivent être adaptées. Ils doivent éviter les températures élevées et être gardés dans des lieux frais. Les exercices physiques doivent être fractionnés, avec des temps de récupération adaptés, et les activités intenses proscrites. Leur système respiratoire appréciera un air humidifié et risquera de réagir aux irritants respiratoires (tabac, poussières, produits chimiques…), à éviter dans leur lieu de vie.
Une intervention au plus tôt après l’apparition des symptômes permet de limiter les effets secondaires irréversibles : insuffisance cardiaque (le cœur doit constamment compenser le manque d’oxygénation), inflammation chronique digestive, obstruction de l’entrée de la trachée… Les chiots peuvent être opérés dès 4 mois afin d’éviter l’installation d’effets beaucoup plus difficiles à soigner par la suite. Le suivi médical régulier par un vétérinaire permet de détecter précocement les problèmes respiratoires et fournir les soins nécessaires. Les visites régulières permettent d’évaluer la santé respiratoire du chien et d’identifier toute condition nécessitant une intervention préventive ou un traitement approprié.
Il faut noter que de nombreux décès de chiens brachycéphales ont été répertoriés lors de voyages en avion, le stress et leurs problèmes respiratoires initiaux étant en cause. De nombreuses compagnies aériennes refusent désormais certaines races à bord ou demandent un certificat vétérinaire attestant de la bonne santé de l’animal avant l’embarquement.
Les chiens brachycéphales présentent souvent des symptômes tels que l’essoufflement, les ronflements, les syncopes, les vomissements… Loin d’être anodins, ces problèmes respiratoires sont le plus souvent dus à une sténose des narines ou une élongation du voile du palais, qui peuvent être traités chirurgicalement, afin d’améliorer leur qualité de vie. Des mesures préventives, comme l’élevage responsable, l’environnement et le mode de vie adapté, ainsi que la prise en charge précoce des symptômes permettent d’éviter les complications et effets secondaires.
- Par Marion Beyler