Histoire du cheval Ibérique

Ce cheval de prestige typique du Sud de la Péninsule Ibérique est appelé Pur Sang Lusitanien ou Lusitano. Il est originaire des provinces du Ribatejo et de l’Alentejo au Portugal. 

Le lusitanien est le plus ancien cheval de selle connu par la civilisation occidentale. Considéré pendant des siècles comme l’archétype du cheval baroque, brillant à la guerre, en tauromachie et en haute école.

Le cheval Ibérique se caractérise d’emblée par sa beauté, son équilibre et sa maniabilité. Les nombreuses qualités élogieuses : sociable, proche de l’homme, courageux, docile, fier, noble, raffinée et élégant dans ses attitudes et déplacement font de lui un cheval de renom. Il est de même souche que le Pur-Sang Espagnol avec lequel il a partagé le nom d’Andalou ou encore de cheval Ibérique.

Sa renommée est telle qu’il est rapidement devenue le cheval le plus prisé d’Europe pour améliorer les différentes races. A l’époque, il fut considéré comme le plus apte à porter les rois et les empereurs de par sa beauté et son élégance.

Au 19ème siècle, il tomba peu à peu dans l’oubli et disparu presque des élevages. Seuls le folklore et la tradition lui évitèrent de s’éteindre mettant fin à la race. Les atouts physiques et psychologiques de ce cheval ont été transmises jusqu’à nos jours grâce à l’utilisation que l’on a fait de lui dans les arènes, aux pâturages mais également avec les taureaux de combat.

C’est au 20ème siècle qu’a lieu la renaissance du cheval Ibérique dans ses berceaux de race grâce à des passionnées. D’abord en Espagne et au Portugal puis il s’étend en Europe et en Amérique du Sud.

Aujourd’hui et ce depuis une trentaine d’années, le Lusitanien réamorce une flambée spectaculaire dans son pays d’origine mais également à travers le monde.

Le joyau de l’élevage Portugais

C’est au Portugal en 1967 que le Stud-Book du Pur-sang Lusitanien fut créé. Celui-ci est géré par « Associação Portuguesa de Criadores do Cavalo Puro-Sangue Lusitano » (A.P.S.L) qui est l’association portugaise des Eleveurs. Cette race est élevée en vase clos pour seul apport de sang celui du cheval Ibérique faisant du Lusitanien un cheval Pur-Sang. Les qualités de ce cheval sont multiples : noble, endurant, rustique, courageux, souple font de lui le cheval polyvalent par excellence et le parfait compagnon de randonnée.

Son modèle baroque est très typé mais de manière harmonieuse avec un profil de tête subconvexe, une encolure bien sortie et une croupe arrondie mais plutôt inclinée. La crinière et la queue sont très fournies. Sa taille avoisine les 1m60. Toutes les robes sont admises, mais la robe est le plus souvent grise, baie, baie-brune, isabelle, palomino, crème ou encore alezane. Sa morphologie exceptionnelle lui confère des allures élégantes, énergiques et confortables. Il fait preuve d’une maniabilité et d’une souplesse hors du commun ainsi que d’une épatante facilité au rassembler. Son caractère représente un atout majeur à la fois sociable, docile et gentil permet de le garder entier. Doté d’une bonne longévité, sobre et fertile le lusitanien reste cependant tardif puisqu’il n’achève sa croissance qu’aux alentours de ses 7 ans.

Le Lusitanien fait la fierté du Portugal, il est sélectionné avec passion et rigueur pour correspondre au standard de la race et destiné à répondre aux besoins des lignées du Lusitanien. Il existe quatre grandes lignées de Lusitaniens : la lignée Veiga ; la lignée Andrade ; la lignée Coudelaria National et la souche Alter Réal.

Au Portugal, la Haute Ecole connaît toujours un vif intérêt, renforcé par l’influence du célèbre Maître Nuno OLIVEIRA puis de l’Ecole Portugaise d’Art Equestre, école née en 1979. Aujourd’hui très renommée, elle utilise les célèbres chevaux Alter Real, sous-race de robe baie, provenant de l’ancien haras Royal d’Alter-do-Chão.

Les traditions perdurent, les taureaux et les Lusitaniens représentent encore aujourd’hui le symbole vivant du Ribatejo et de l’Alentejo berceaux de l’élevage.

Les quatre grandes lignées

On distingue quatre grandes lignées de sang :

  • L’Alter Réal
  • La Coudelaria National (CN)
  • L’Andrade
  • Le Veiga

Les deux premières lignées “Alter Réal” et “Coudelaria National” sont des lignées d’état.

Les lignées “Andrade” et “Veiga” sont des lignées d’origine privée.

L'Alter Réal

Fondée en 1748 à Vila de Portel dans la province d’Alentejo par le roi du Portugal Joao V, la Coudelaria Réal Alter (Haras Royal des Alters) fut établie à partir de 268 juments d’origine andalouse et d’étalons portugais. Au 18ème siècle, l’Alter Réal était élevé en race pure et pendant de nombreuses générations il fut le privilège de la royauté.

Au  début du 19ème siècle suite à l’invasion Française, le haras connu une période compliquée. En effet de nombreux chevaux furent perdus. Le déclin de l’élevage et une pratique de croisements hasardeux abouti de peu à la disparition complète de la Souche « Alter Réal ».

En 1910, le haras d’Alter passe sous le contrôle de l’Etat et en 1938 les deux derniers étalons purs Alter sont vendus aux enchères.

C’est le Dr R. Andrade qui décide en 1942 de regrouper les 11 dernières juments éparpillées avec trois étalons, l’un de robe baie  « Marialva II » et des deux autres vendus quelques années plus tôt aux enchères « Vigilante » et « Regedor » âgés de 24 et 26 ans afin de sauver la lignée Alter Réal du Lusitanien.

Aujourd’hui, ces chevaux sont majoritairement de robe baie brillant et constituent la remonte unique de l’Ecole Portugaise d’Art Equestre.

La Coudelaria National (CN)

Crée en 1987, l’Haras d’état Portugais est installé à la Quinta da Fonte de Boa, le dépôt d’étalons hébergeait à l’époque, plusieurs races de chevaux qui servaient à la remonte des chevaux des exploitations agricoles. Aujourd’hui l’état privilégie les Lusitaniens. La base de l’élevage provient de juments et d’étalons PRE d’origine Cartujano importés des meilleurs élevages.  Le dépôt d’étalons de la Coudelaria avec ses sujets CN (Coudelaria National) ainsi que d’excellents PRE a participé à répandre ce courant de sang au Portugal auprès de nombreux éleveurs privé.

L’Andrade

Cette lignée porte le nom de la famille qui en est l’origine. A partir de 1895 et ceux pendant cinq générations, la famille Andrade a été déterminante pour l’amélioration du Lusitanien. La base de l’élevage provient de chevaux achetés entre 1903 et 1948  de souche Espagnol de sang Cartujano et Zapata provenant des meilleurs élevages d’Andalousie. Le type Andrade est un cheval possédant de bonnes allures, plus musclé, légèrement plus grand et de caractère plus facile que la quatrième lignée, le type Veiga. Ils possèdent une forte ossature et sont bien proportionnées, la tête de l’Andrade est généralement plus droite. Cet élevage a beaucoup influencé la race par son expérience et la qualité de ces chevaux au Portugal comme en France où de nombreux chevaux Andrade sont à la base de certains élevages.

Le Veiga

C’est à la fin du 19ème siècle que Manuel Tavares Veiga fonda l’élevage « Veiga ». De  renommée Internationale, le « Veiga » est un animal typé fin, vif et léger, à la tête petite et au profil subconvexe, de longues jambes fines, des attaches proéminentes, une impulsion incomparable et un port d’encolure raffiné doté d’une grande souplesse fortement apprécié en tauromachie. Elevage très consanguin à partir des années 1930 avec la naissance de l’étalon « Agareno » qui est l’un des six « raceador ».  L’élevage Veiga a ainsi produit des chevaux proches du cheval de combat (à la Gineta). L’élevage de la famille Veiga a influencé tout l’élevage du Pur-sang Lusitanien par la transmission des caractéristiques les plus marquées de la race lusitanienne.

CadCie met à l’honneur le Pur-Sang Lusitanien

Le Lusitanien est un cheval très complet, il n’excelle pas seulement dans le dressage mais dans bien d’autres domaines notamment en équitation extérieur (randonnée, endurance, cross country…), en horse-ball ou encore en tant que cheval maître d’école. On le retrouve également en attelage et en tauromachie. Le Lusitanien étoile montante à l’international. Sa présence est très remarquée dans le monde du cinéma, du spectacle ou encore celle du cirque. Il est équilibré aussi bien physiquement que psychologiquement, sociable, proche de l’homme et polyvalent dans de nombreuses disciplines pouvant faire le bonheur de tout bon cavalier.